
COP27: les négociations patinent, Antonio Guterres sonne la charge
La fin de la 27e Conférence des Parties (COP) se profile à Charm el-Cheikh (Égypte). Cette 5e COP « africaine » dans un contexte international peu propice pour progresser sur le chemin de la lutte contre le réchauffement climatique, qui fait sentir ses effets de plus en plus fréquemment partout dans le monde. « Un jour à la COP » livre un condensé de ce qui s’est dit et noué durant la journée de négociations, et part à la rencontre de quelques-uns de ses acteurs. Une dernière journée thématique était réservée aux solutions. Ce vendredi est censé marquer la dernière journée de cette 27e COP. Mais les négociations risquent de déborder sur le week-end. Pour faire le point sur les tractations et comprendre ce qui se joue dans la dernière ligne droite, RFI sera en édition spéciale. Une édition construite autour de quatre temps forts : l'état de la planète, les attentes de l'Afrique, la finance, enjeu-clé de cette COP27, et une dernière partie, porteuse d'espoirs, consacrée aux solutions pour parvenir à la neutralité carbone en 2050. Pour en parler en direct depuis Charm el-Cheikh, nous recevrons des invités de premier plan parmi lesquels : Laurence Tubiana, « architecte » de l'Accord de Paris et présidente de la Fondation européenne pour le climat, Jean Jouzel, climatologue et ancien vice-président au Giec, Lee White, ministre gabonais de l'Environnement et du Climat, et Mamadou Honadio, conseiller de la Cédéao. C’EST DIT ! "La France continue de rester un bloqueur. " a confié, à propos des pertes et dommages, Harjeet Singh, spécialiste des questions d’adaptation au Réseau Action Climat international. À LA COP CE JEUDI ♦ Antonio Guterres met la pression sur les négociations. « Le moyen le plus efficace de rétablir la confiance est de trouver un accord ambitieux et crédible sur les pertes et dommages et sur un soutien financier aux pays en développement. Le temps de parler du financement des pertes et dommages est révolu. Il faut agir. Personne ne peut nier l'ampleur des pertes et dommages. Nous le voyons partout sur le globe, le monde brûle et se noie sous nos yeux. J'exhorte toutes les parties à montrer qu'elles le voient et qu'elles le comprennent. Un signal clair que les voix de ceux qui sont en première ligne de la crise se font enfin entendre. Refléter l'ampleur de l'urgence et l'ampleur du défi auquel sont confrontés tant de pays en développement. Nous ne pouvons pas continuer à refuser la justice climatique à ceux qui ont contribué le moins à la crise climatique et qui en sont le plus touché. Il est temps d’être solidaire », a-t-il déclaré en Égypte, à son retour du G20 à Bali. (Recueilli par Charlotte Cosset) ♦ La question des pertes et dommages vont cristalliser toujours les attentes du Sud à cette COP27. Les négociations vont bon train. Le ministre en charge du changement climatique du Vanuatu déclare même qu’elles sont entrées dans une période « fast and furious ». Ce matin, Nabeel Munir, ambassadeur du Pakistan en Corée du Sud, négociateur en chef pour le groupe G77 (135 pays et la Chine), a précisé la position de son groupe sur la question centrale de cet COP : les pertes et dommages. (Recueilli par Charlotte Cosset) "Les pertes et dommages ne sont pas de la charité. Les pertes et dommages signifient la justice climatique. Vous savez tous ce qui s’est passé au Pakistan il y a quelques mois, notre pays était sous les eaux, 33 millions de personnes ont été touchées alors que le Pakistan contribue à moins de 1,1% des émissions de gaz à effet de serre. Si les pays sont affectés, alors ils doivent être compensés." ♦ Mercredi soir tard, une avancée notable a été enregistrée, elle porte sur le réseau de Santiago. Cette entité au rôle technique, créée à la COP25 (2019), est en charge notamment d’expertiser ces dégâts causés par le changement climatique : sécheresses, inondations, mise à l’abri des populations... Après trois ans d’échanges diplomatiques sur son fonctionnement, son financement et ses objectifs, les États ont acté sa création. ♦ Malgré cette avancée notable, il n’y a toujours pas de ligne commune sur les pertes et dommages et la création d’un fonds. « Un certain nombre de pays, même l'Union européenne en général, soutiennent l'idée, comme Harjeet Singh, du Réseau Action Climat International. Mais au sein de l'Europe, les États ont des positions différentes. Par exemple, l'Allemagne est beaucoup plus axée sur la promotion d'un « bouclier mondial » que sur le soutien d’un nouveau fonds, l'Irlande regarde l'idée d'un fonds avec plus d'attention, le Danemark a été précurseur, mais maintenant n’est pas d’accord avec l'idée d'un fonds [une partie des 13 milliards promis par Copenhague va au Bouclier mondial, NDLR], la Suède a montré beaucoup plus de résistance que par le passé. Et la France continue de rester un bloqueur. Elle parle beaucoup plus de systèmes d'alerte précoce et soutient les pays les moins développés. Et je constate qu’elle se positionne avec force. La France bloque vraiment en ce moment. Les États-Unis s’ouvrent un peu à l'idée, ils font des progrès, mais ne sont pas vraiment au point d’être d’accord à l’établissement d’un mécanisme ici à cette COP. Ils continuent à se référer aux systèmes existants. Donc, il n’y a pas une seule position, nous voyons en ce moment divers degrés de résistance. » (Recueilli par Charlotte Cosset). ♦ L’hydrogène vert fait partie des solutions souvent pointées comme nouvelle source d’énergie non polluante. L’Union européenne et l’Égypte souhaitent renforcer leur coopération de long terme sur la transition énergétique. Ils ont signé ce mercredi à Charm el-Cheikh un partenariat stratégique sur l’hydrogène vert. Objectifs affichés : activer la transition énergétique égyptienne, mais également trouver des sources alternatives d’énergie au gaz russe. LES COULISSES EN SON ET IMAGE Réduite à portion congrue à Charm el-Cheikh, la société civile s’est tout de même réunie ce jeudi pour sa traditionnelle assemblée des peuples dans la grande salle plénière de la COP. À la tribune, aucun chef d’État ni diplomate, mais les porte-étendards des populations vulnérables, des minorités, des organisations non gouvernementales. À l’issue, une déclaration promulguée haut et fort. On vous raconte en son et en image (par Jeanne Richard) "Ici on est juste des observateurs… C’est pour ça qu’on organise notre propre assemblée, pour pouvoir nous exprimer. On représente la vraie population, pas ces gens dans les salles de réunion. Ce ne sont pas eux qui sont affectés. Nous, nous le sommes. On est en première ligne face aux cataclysmes." ILS FONT LA COP. Rencontre avec Tim Davis, responsable du centre des médias des COP Figure centrale des COP depuis 17 ans, il nous reçoit entre deux sollicitations et des centaines d’emails. Un homme rempli d’admiration pour la Convention-Cadre de l’ONU qui organise les négociations climatiques, mais seul et sans moyens pour remplir une tâche qui s’est considérablement accrue au fil des COP. Et pour cause : 3 430 médias étaient accrédités à cette COP. Avec RFI.
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