Au Mali, le gouvernement annonce le retour de Choguel Maïga au poste de premier ministre

Ce civil avait été contraint de prendre ses distances en août pour des raisons de santé. Il avait été remplacé par son homonyme, le colonel Abdoulaye Maïga, après décret du chef de la junte au pouvoir, le colonel Assimi Goïta. Le retour de Choguel Kokalla Maïga au poste de premier ministre du Mali est désormais officiel. « Après près de quatre mois de repos médical, le premier ministre, chef du gouvernement, Choguel Kokalla Maïga, reprend service, ce jour », a annoncé le gouvernement malien sur son compte Facebook, lundi 5 novembre. Ce civil et vétéran de la politique nommé premier ministre en juin 2021 avait été contraint de se mettre en retrait en août 2022 après avoir été victime d’un accident vasculaire cérébral à l’âge de 64 ans. Son retour faisait l’objet de spéculations depuis plusieurs jours. Il avait notamment été reçu le 25 novembre par le colonel Assimi Goïta, chef de la junte au pouvoir, à qui il avait dit être apte à reprendre son poste. Ces dernières ont toutefois pris de l’ampleur dimanche soir après que M. Goïta a abrogé le décret du 21 août dernier qui désignait comme premier ministre par intérim le colonel Abdoulaye Maïga. De fait, Choguel Kokalla Maïga retrouve automatiquement son poste. Les calculs derrière ce retour ainsi que ses implications sont obscurs, les dynamiques internes à la junte étant entourées du plus grand secret. Le décret lu dimanche soir nomme le colonel Abdoulaye Maïga ministre d’Etat, toujours chargé de l’administration territoriale et de la décentralisation. Il est aussi appelé à assurer l’intérim du premier ministre en cas d’absence, d’empêchement ou de vacance du poste. A la tête du gouvernement pendant trois mois et demi, le colonel Maïga s’est inscrit dans le sillage de son homonyme. Les deux hommes sont les visages de la rupture consommée après mai 2021 avec les anciens alliés, la France et ses partenaires, et de la réorientation militaire et politique vers la Russie. Le Mali est en proie depuis 2012 à la propagation djihadiste et à une profonde crise multidimensionnelle : politique, économique et humanitaire.