Xi Jinping obtient un troisième mandat de président de la République populaire de Chine

Au pouvoir depuis 2013 et reconduit au poste de président une première fois en 2018, Xi Jinping a été réélu, sans surprise, à la présidence de la Chine vendredi 10 mars, lors d'un vote à l'unanimité des députés. Il va assurer un inédit troisième mandat de cinq ans. Il a déjà passé dix ans au pouvoir, et le voilà reparti pour cinq années supplémentaires. Il n'y avait guère de suspense à ce sujet. Xi Jinping a été réélu, vendredi 10 mars, à la présidence de la Chine pour un inédit troisième mandat, après un vote formel. L'homme politique, âgé de 69 ans, avait déjà obtenu en octobre 2022 une prolongation de cinq ans à la tête du Parti communiste chinois (PCC) et de la commission militaire, les deux postes de pouvoir les plus importants dans le pays. Sa reconduction est l'aboutissement d'une ascension qui l'a vu devenir le dirigeant le plus puissant du pays depuis des générations. Le résultat du vote des députés, annoncé peu avant 11 heures à Pékin (4 heures à Paris, 3 heures en temps universel) est sans appel : 2 952 votes pour, zéro contre, zéro abstention. Le Parlement en Chine étant, dans la pratique, inféodé au PCC au pouvoir, l'issue du scrutin ne faisait aucun doute. Seul candidat, il a été reconduit pour la même durée comme chef de l'État. Le dirigeant chinois le plus puissant depuis des décennies Les derniers mois ont toutefois été compliqués pour Xi Jinping, avec de grandes manifestations fin novembre contre sa politique « zéro Covid » et une importante vague de décès qui a suivi l'abandon en décembre de cette stratégie sanitaire. Des sujets sensibles soigneusement évités pendant l'actuelle session annuelle du Parlement, événement très orchestré durant lequel Li Qiang, allié de Xi Jinping, devrait devenir le nouveau Premier ministre, en remplacement de Li Keqiang. Un nouveau vice-président doit également être formellement élu par le Parlement, en remplacement de Wang Qishan. La réélection de Xi Jinping au sommet de l'État couronne une progression politique remarquable durant laquelle il est passé de responsable politique peu connu du grand public à dirigeant chinois le plus puissant depuis longtemps. Pendant des décennies, la République populaire de Chine, échaudée par le chaos politique et le culte de la personnalité durant le règne (1949-1976) de son dirigeant et fondateur Mao Tsé-toung, avait promu une gouvernance plus collégiale au sommet du pouvoir. En vertu de ce modèle, les prédécesseurs de Xi Jinping, à savoir Jiang Zemin (1993-2003) puis Hu Jintao (2003-2013), avaient chacun cédé leur place de président après dix années à ce poste. Mais Xi Jinping a mis fin à cette règle en faisant abolir en 2018 dans la Constitution la limite de deux mandats présidentiels, tout en laissant se développer autour de lui un quasi-culte de la personnalité. Il devient ainsi le dirigeant suprême à rester le plus longtemps au pouvoir dans l'histoire récente de la Chine. Septuagénaire à l'issue de ce nouveau mandat, le président réélu pourrait même potentiellement prolonger pour un nouveau quinquennat si aucun dauphin crédible ne s'affirme dans l'intervalle. Mais ses défis restent nombreux à la tête de la deuxième économie mondiale, entre le ralentissement de la croissance, la chute de la natalité, les difficultés du secteur immobilier ou encore l'image internationale de la Chine à améliorer. Les relations avec les États-Unis sont, elles, au plus bas depuis des décennies, les contentieux étant nombreux, de Taïwan au traitement des musulmans ouïghours, en passant par la rivalité dans les technologies. Xi Jinping a condamné cette semaine la « politique d'endiguement, d'encerclement et de répression contre la Chine » mise en place par « des pays occidentaux menés par les États-Unis » et qui « a entraîné des défis sans précédent pour le développement » du pays. Avec RFI