
Soudan: à Khartoum, les trêves, peu respectées, font fuir les habitants de la capitale
Au Soudan, la guerre fait toujours rage entre les deux armées rivales dirigées par les généraux Abdel Fattah al-Burhan et Hemedti. Dans la capitale, plus de cinq millions d'habitants sont toujours privés d'électricité et d'eau courante. Les affrontements ont tué plus de 270 civils et fait près de 3 000 blessés depuis samedi dernier. Après deux cessez-le-feu qui avaient volé en éclat à la première minute, les belligérants ont annoncé, le mercredi 19 avril au soir, une nouvelle trêve de 24 heures qui n’a été que partiellement respectée jusqu’à présent. Après cinq jours de combats incessants, les habitants de Khartoum ont enfin connu hier, mercredi soir, une légère accalmie. Pas de bombardements ou de frappes aériennes en pleine nuit. Mais quelques tirs sporadiques à l’arme lourde qui crépitaient dans plusieurs quartiers, notamment dans le centre-ville toujours extrêmement disputé. Les deux armées ont surtout profité de la fragile trêve pour effectuer des mouvements de troupes et envoyer des renforts dans la capitale. Les deux camps entendent bien continuer les combats, il n'y a aucune négociation en vue. Les habitants de Khartoum sont donc toujours pris au piège, privés d’eau et d’électricité. Trente neuf hôpitaux sur les cinquante neuf de la capitale ne sont plus opérationnels. "Nous savons que des centaines de personnes ont été tuées, dont des soignants. Et plusieurs hôpitaux sont fermés à cause d'attaques. Le pays manque de sang, de transfusions, d'intraveineuses. Nous condamnons fermement ces attaques contre des soignants, des structures de santé et des ambulances. Les structures de santé et les soignants ne doivent JAMAIS être des cibles. Surtout quand des milliers de civils ont besoin d'avoir accès en urgence à des soins. Dans les pays voisins comme le Tchad il y a aussi des besoins. Depuis le début de ce conflit, le Tchad a reçu entre 10 000 et 20 000 réfugiés qui ont besoin d'assistance de la part de l'Organisation mondiale de la santé et de ses partenaires. Les agences des nations unies se mobilisent pour aider ces réfugiés du Soudan qui arrivent dans les pays voisins." Appel à épargner les infrastructures civiles Face à la situation humanitaire dramatique et à la multiplication des exactions contre les civils, quinze chancelleries occidentales ont exhorté, hier, les deux camps, à épargner les infrastructures civiles, et à laisser passer les denrées de base et l'aide d'urgence aux blessés. Laissant derrière eux des cadavres de soldats gisant dans la poussière et des carcasses de blindés calcinés, des milliers de personnes ont pris la route de l’exil. À pied, ou en voiture, traversant parfois les zones de combats. Pendant des décennies, la capitale avait accueilli des centaines de milliers de personnes déplacées par les conflits armés aux quatre coins du pays. Désormais, pour la première fois de son histoire, Khartoum se vide de ses habitants fuyant la guerre qui a éclaté à la confluence du Nil. "Nous demandons du secours. Nous sommes 80 personnes à peu près, de quatre nationalités : Éthiopie, Érythrée, RD Congo et Burundi. Nous sommes dans les mosquées et les femmes dans des containers. Nous avons des enfants, des vieilles mamans aussi, des bébés. Et puis, on n'a pas mangé. Depuis que la guerre a commencé, on n'a même pas mangé, il n'y a rien à manger, pas de sortie. On a fermé toute la route, pas de sortie. Nous sommes juste à côté d'un quartier général avec ses soldats. Il y a des avions qui nous attaquent, ici. C'est devant nous, on tire devant nous, tout se passe devant nous. On veut quitter le pays." Sur le terrain, aucune des deux armées ne semble prendre un avantage décisif. Elles se livrent une bataille de propagande, divulguant des informations contradictoires. Si on regarde une carte du Soudan, les forces régulières semblent avoir le contrôle de l’est et de sud du pays, de la mer Rouge aux montagnes du Kordofan. Les Forces de soutien rapide paraissent, elles, en meilleure position au Darfour et contrôlent de larges pans de la capitale, où se joue la bataille décisive, notamment autour du commandement général et de l’aéroport international. L'armée régulière maîtrise les airs Sur le plan militaire, avec ses avions de chasse, hélicoptères de fabrication russe, ainsi que quelques drones de combat de fabrication locale, l’armée régulière conserve la maîtrise des airs. C’est notamment pour cela que les paramilitaires avaient pour stratégie de prendre rapidement le contrôle des bases et des aéroports. L’une des plus importantes est localisé à Méroé, au Nord, d’abord tombée entre leurs mains puis reprise par l’armée. Les Forces de soutien rapide sont désormais lancés dans une guérilla urbaine à Khartoum. La milice qui compte entre 80 000 et 120 000 soldats, disposent d’armements plus modernes. Ses soldats sont aussi mieux payés. Tour cela grâce à la manne financière générée par les mines d’or sous son contrôle, mais aussi par l’envoi de milliers de mercenaires ayant combattu au Yémen pour le compte des Émirats. Autre donnée qui peut peser dans la balance : Selon les informations du Washington Post, les hommes de Hemedti auraient reçu un avion chargé de munitions en provenance de Libye, des mains du général Haftar ; l’armée du général Abdel Fattah al-Burhan, elle, bénéficierait d’un appui aérien et de pilotes égyptiens pour mener ses opérations.
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